kit : fiches 5 et 6 BAYROU ET LE PEN

Publié le par désirs d'avenir Somme 80

 

5. « L’AUTRE CHEMIN » DE FRANÇOIS BAYROU MENE A DROITE

 

 

1/ François Bayrou : la droite dans les faits

 

 

François Bayrou a accompli toute sa carrière à droite. Il a soutenu Valéry Giscard d’Estaing et Raymond Barre, Edouard Balladur et Nicolas Sarkozy. Il a été ministre d’Edouard Balladur puis de Jacques Chirac, de 1993 à 1997. Entre 2002 et 2007, l’UDF a voté tous les textes majeurs, et presque toutes les lois importantes et les budgets.

 

 

François Bayrou dirige un parti dont les élus travaillent, partout et toujours, avec l’UMP, dans les régions, les départements et les municipalités. Aux récentes élections municipales partielles, ou lors des Régionales de 2004, l’UDF et l’UMP ont fait liste commune. François Bayrou lui-même a fusionné sa liste avec l’UMP.

 

 

François Bayrou construit sa candidature sur un prétendu « ni droite-ni gauche ». Rien de plus ancien et de plus racoleur que ce discours.

 

 

C’est à la fois une supercherie politique et une illusion institutionnelle. La France et la démocratie ont besoin de choix clairs. Le centre que représente le candidat de l’UDF n’est pas neutre dans notre pays. Il est enraciné à droite, tant dans son assise que dans les actes.

 

 

2/ François Bayrou : la droite dans les idées

 

 

Même s’il critique de plus en plus Nicolas Sarkozy, d’autant plus facilement que celui-ci se radicalise, le programme économique et social de François Bayrou est « UMP compatible

 

».

 

Comme Nicolas Sarkozy, il fait l’impasse sur le pouvoir d’achat des salariés et des retraités.

 

« Travailler plus pour gagner plus » ? François Bayrou ne dit pas autre chose quand il propose d’exonérer de charges les heures supplémentaires, oubliant comme l’UMP que sur ce point, ce sont les employeurs qui décident, pas les salariés.

 

 

Pour lutter contre le chômage, François Bayrou prône... encore la baisse des charges,

 

cette fois sur les deux derniers salariés embauchés. Si elle était appliquée aujourd’hui, cette mesure coûterait 4 milliards d’euros à la Sécurité sociale, une mesure dangereuse et inefficace !

 

 

En matière fiscale, seule la baisse de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune semble le préoccuper.

 

 

En réalité, François Bayrou n’a rien d’autre à proposer que ce qui a été fait sous tous les gouvernements de droite et qui a échoué. De droite en économie, il est également conservateur sur les questions de société : il s’est ainsi prononcé contre le PACS, s’est abstenu de voter la loi sur le voile et reste flou sur la question de la fin de vie...

 

 

3/ Bayrou Président ? La France bloquée pendant 5 ans !

 

 

Au lieu de dire clairement avec qui il compte gouverner, François Bayrou maintient les Français dans le flou d’une construction politique chimérique et dangereuse : « l’union nationale » qui n’est que l’alliance des contraires.

 

 

Ce n’est pas une nouvelle donne politique mais une ligne opportuniste qui nourrit la confusion. Elle a pourtant un but caché: permettre à François Bayrou, en cas de qualification pour le second tour, de changer de discours en fonction de celui ou de celle auquel il sera confronté !

 

 

A ceux qui, à gauche, sont tentés par cette aventure, nous disons qu’un tel non-choix affaiblirait gravement la gauche et conduirait la France au blocage, au risque des extrémismes.

 

 

 

 

 

 

6. LE FRONT NATIONAL EST TOUJOURS AUSSI DANGEREUX

 

 

1/ non, Le Pen n’a pas changé !

 

 

Dans les premiers temps de la campagne, Jean-Marie Le Pen a voulu présenter un visage moins caricatural. Il a tenté de désacraliser le Front National et ses idées, en mettant en avant sa fille Marine, incarnation moderne du parti frontiste. En faisant du chantage au parrainage, il a réussi une opération de légitimation démocratique validée, de façon ô combien médiatique, par Nicolas Sarkozy. Malgré cela, Jean-Marie Le Pen ne peut, au fur et à mesure de la campagne, s’empêcher de retourner à ses provocations naturelles.

 

 

2/ des analyses toujours démenties par les faits

 

 

Sur le fond, le Front National continue à dissimuler les véritables problèmes des Français à travers des analyses simplistes et fausses.

 

 

Avec lui, pas de question sociale, pas de problème de partage des fruits de la croissance,

 

pas d’exigence de modernisation de notre industrie. Le « capital apatride » ou « l’immigré qui prend le travail des Français » lui permettent de dissimuler toutes les véritables questions politiques.

 

 

Tant pis si les faits lui donnent tort. Il continuera à prétendre que les logements sociaux vont en priorité aux immigrés, que le déficit de la Sécurité sociale est de leur faute, tout comme l’augmentation de la délinquance pendant les 5 années de gouvernement Sarkozy... Pour l’instant, seul le réchauffement de la planète échappe à sa vindicte.

 

 

3/des solutions toujours aussi inefficaces

 

 

Tout ceci est évidemment faux. Même s’il faut résoudre le problème du travail clandestin

 

et repréciser certaines règles, il n’y a pas d’immigration massive, a fortiori « d’invasion

 

» de la France.

 

 

Les immigrés ne prennent pas les emplois des Français, leur taux de chômage est plus élevé que la moyenne et ils occupent souvent des emplois dans des secteurs en pénurie de candidats. Il y a en outre une grande hypocrisie dans l’utilisation de la préférence nationale : Le Pen feint de viser

 

les « étrangers » mais vise en réalité les Français issus de l’immigration qu’il veut opposer aux « Français de souche ».

 

Le Pen veut exploiter le mécontentement des plus pauvres en leur faisant croire que les personnes encore plus pauvres, notamment issues de l’immigration, sont responsables de leurs difficultés. Il transforme la question sociale en une question raciale et élude les vrais problèmes : la lutte contre le chômage et la précarité, la répartition des richesses entre le capital et le travail, le pouvoir d’achat, la redistribution sociale...

 

 

4/une politique profondément libérale et anti-européenne

 

 

Dans cette stratégie de recentrage, Le Pen, comme il l’avait fait en avril 2002, essaye de se présenter comme le candidat des travailleurs.

 

 

Mais en réalité, le programme économique et social du FN est profondément libéral : démantèlement de l’Etat, baisse de l’impôt sur le revenu et sur les successions ...

 

 

Le FN ne fait aucune proposition sur des mesures réelles et concrètes en faveur des plus pauvres.

 

Certes, les électeurs qui votent Le Pen veulent d’abord protester contre les partis de gouvernement qui n’ont pas toujours su apporter des réponses à leurs difficultés. Mais le vote Le Pen n’améliorera pas leur situation.

 

 

Le véritable bouleversement du système aujourd’hui est proposé par Ségolène Royal, qui seule a tiré les leçons du 21 avril et du non au référendum européen, et qui a décidé d’écouter les Français, de les associer à la rédaction de son programme, de restaurer l’ordre autant que la justice et de lutter contre l’appauvrissement de pans entiers de la population.

 

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