Donner sa voix à Bayrou, c’est donner sa voix à la droite !

Publié le par désirs d'avenir Somme 80

Critique du positionnement de François Bayrou  

 

Ni de droite ni de gauche, François Bayrou ? Le candidat « antisystème », porte-parole des « petits », est en fait un représentant des notables. Ses réseaux, ses soutiens, ses alliés sont à droite.

 

I) Comme Sarkozy, il partage le bilan de la droite  

 

     Comme Sarkozy « qui a changé », Bayrou tente de se faire passer pour un homme neuf, un   homme qui appartient à l’avenir et auquel l’avenir appartient. Mais l’ancien ministre de          Balladur et de Juppé a aussi un passé, et un bilan.

     Depuis 2002, le groupe UDF a régulièrement soutenu les gouvernements dirigés par       l’UMP et son ancien lieutenant Gilles de Robien est aujourd’hui ministre de l’Education           dans le gouvernement Villepin.

     François Bayrou a attaché son nom à des projets de loi emblématiques de la droite. Il     a fait partie des signataires de la proposition de loi déposée le 18 novembre 2003 sur le     service garanti dans les transports publics réguliers de voyageurs. Il a voté fin 2005 la             prolongation de l’état d’urgence voulue par Nicolas Sarkozy. Pendant quatre ans, il a       tout voté avec l’UMP, avant d’entrer en dissidence avec une fraction de son groupe      suffisamment réduite pour que toutes les lois passent quand même.

     Sa posture d’opposant est récente. De toute sa carrière politique, il n’a voté qu’une seule    motion de censure contre un gouvernement de droite, celle que le Parti socialiste a déposée   le 16 mai 2006 contre le gouvernement Villepin à l’issue de la crise du CPE. Et encore :      sur les trente députés que compte son groupe parlementaire, seuls dix l’ont suivi. Fort    logiquement : la censure n’était même pas une consigne de groupe.

II)- Bayrou, c’est la France des notables et de l’immobilisme  

 

     Candidats autoproclamé des « petits », François Bayrou est en fait le représentant de la         France des notables. Ses électeurs représentent une bourgeoisie protégée des évolutions         du pays réel, qui ne s’intéresse que de très loin aux préoccupations des salariés.

     Son seul bilan ministériel le dit assez : après avoir tenté de remettre en cause la laïcité et         amené des centaines de milliers de Français dans la rue, Bayrou a été le ministre de       l’immobilisme. Pour s’assurer la docilité du monde enseignant, il a choisi de ne rien  faire et a laissé se dégrader les métiers. Aujourd’hui encore, ses propositions pour l’école et les enseignants ont presque vides. Son discours se réduit à dire « je suis des vôtres ». C’est un peu facile. Et le ministre actuel, Gilles de Robien, montre bien par ses mesures la réalité du projet UDF pour l’école : non pas s’engager vers l’avenir, mais revenir en arrière et laisser se dégrader la condition d’enseignant, alors qu’il faut regarder en avant et non en arrière.

 

III) La stratégie de Bayrou n’est pas de créer une alternative, mais de peser au sein de la droite  

 

     Sauf très rares exceptions, dans les régions et dans les conseils généraux, les élus UDF  votent à droite et forment des majorités avec l’UMP. Regardez dans votre ville, regardez dans votre conseil général.

     Le souci de Bayrou n’est pas de créer une alternative, mais de peser au sein de la droite. Face à Sarkozy et à Le Pen, il n’a presqu’aucune chance de passer le premier tour. Son seul intérêt est de peser le plus lourd possible dans les négociations avec l’UMP pour les législatives de 2007 et les municipales de 2008 et pour son propre avenir ministériel.

Voter Bayrou, c’est faire le jeu de cette stratégie. Bayrou vote à droite, Bayrou gouverne à droite, Bayrou s’allie à droite 

 

 

Donner sa voix à Bayrou, c’est donner sa voix à la droite ! 

Publié dans Point de vue

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