Cet homme est dangereux

Publié le par désirs d'avenir Somme 80

Trois suicides en quatre mois chez Renault. Parce que les hommes n’en peuvent plus d’une charge surhumaine de travail. Des salariés motivés, acharnés, dévoués, des hommes qui ne savent pas s’ils arriveront à accomplir la tâche toujours plus difficile qu’on leur donne, qui consacrent toute leur vie à l’entreprise, qui ne rentrent pas chez eux  avant 22 heures, qui mettent en péril leur santé, leur vie de famille, et qui un jour s’effondrent. « Travaillez plus pour gagner plus! » dit Sarkozy !

« Travaillez plus pour gagner plus! ». Oui, c’est la société dont il rêve ! La société de la compétition : marche ou crève ! La société du stress permanent. Le stress quand on ne trouve pas de travail. Le stress quand on en a un. Le stress quand on craint de le perdre. Le stress toujours et toujours. Jusqu’à en craquer. Ne survivront que les meilleurs pense la compagnie « Sarko and co » ! Selon quels critères ?

Pour ces gens là, l’insécurité du travailleur n’est pas un mal. C’est au contraire un bien puisque elle le place à la merci du système. Tous les observateurs lucides ont beau expliquer ce que n’importe quel citoyen peut comprendre : la rentabilité, la productivité du travail sont inversement proportionnelles au climat d’insécurité du travailleur, à son niveau de stress. La peur ne motive pas. Elle paralyse. Mais non, veulent pas savoir !

C’est donc avec persévérance que la droite a d’abord tenté de mettre en place le CIP provoquant la révolte des jeunes. Puis elle a réussi à mettre en place le CNE face à des salariés paralysés par la peur.  Elle a encore renouvelé sa tentative contre les jeunes avec le CPE. En vain ! Mais elle ne désespère pas. Par le biais d’une refonte du code du travail, elle est en ce moment même en train de le vider de son contenu. Et si ce n’est pas suffisant elle compte bien sur Sarkozy pour achever le sale boulot. L’allègement du coût des heures supplémentaires, en voilà encore une idée qui est bonne !  Travailler plus pour gagner plus ! Mensonge : on prend le boulot de ceux qu’on n’évite d’embaucher parce qu’ils coûteraient plus que les « heures sup » : moins de gens qui travaillent. On diminue certes les cotisations sur les dites « heures sup » mais il faudra bien les compenser par l’augmentation des cotisations ordinaires ou par la diminution des services rendus. Donc perte de pouvoir d’achat pour les travailleurs.  Au bout du compte travailler plus pour certains pour finalement gagner moins pour tous. C’est  ce que Sarko appelle « gagnant – gagnant ! » Cet homme est dangereux.

Reconnaissons le, ça fait du bien ! Même si on ne croit pas aux sondages, on sait bien qu’ils influencent les électeurs, qu’ils les encouragent ou les découragent. Et donc ça fait du bien de savoir que Ségolène vient de reprendre la barre. Parions que depuis hier, Sarkozy la sent un peu moins bien, cette élection ! 

J’entends comme vous des commentaires sur le geste par lequel Ségolène a témoigné de sa compassion : démagogie, compassion excessive, etc. J’imagine ce que les mêmes commentateurs auraient dit si Ségolène Royal était restée de marbre devant cet homme qui pleurait ! Quand on veut casser quelqu’un, on trouve toujours un bon angle d’attaque. Rappelons nous la blague sur Jésus à qui on reproche de ne pas savoir nager quand il  marche sur l’eau!

                                                                                Jacques Fleury

 

Publié dans Point de vue

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R
C'est vrai, chère camarade, mais attention à ne pas perdre le moral. Les joies et les peines sont toujours là, elles font partie de la vie et il ne faut donc pas désespérer. Désolé de te dire que nous devons privilégier la valeur "travail" comme le dit Ségolène, sans rabattre sur nos justes dimensions personnelles, familiales et humaines. Allons le bonheur est bien devant nous dans une France plus juste.<br /> Ce que Jacques Fleury voulait aussi montrer dans son billet c'est le stress que l'on fait peser sur les épaules des salariés dans certaines entreprises : les objectifs à "faire éclater", les manières des petits et des grands chefs, les salaires complètement distordus avec des cadres arrogants et des dirigeants sans aucune honte de gagner des centaines de fois le salaire de "leurs" ouvriers et employés. C'est vrai, il y a tout cela et parfois pire mais il faut rester mobiliser et faire tout pour que cela change, que cela change fort
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S
S'emmerder et se sentir au bout de rouleau, pas pour consacrer notre vie dans notre entreprise, mais pour la monotonie, sans tenir compte chacun a sa propre valeur et une hiearchie insignificative etc...<br /> <br />
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