« Il faut sortir de l’hypocrisie » Vincent Peillon

Publié le par désirs d'avenir Somme 80

 

Vincent Peillon a été interviewé par Le Parisien - jeudi 10 avril 2008

Moins d'une semaine après avoir lancé une "consultation participative" auprès des adhérents du PS, Ségolène Royal ouvre aujourd'hui un nouveau site internet dont le nom est déjà tout un programme : pouruncongresutileetserein.com. L'ex-candidate à la présidentielle fait d'une pierre deux coups : elle lance les débats du congrès prévu à l'automne tout en battant le rappel de ceux qui s'étaient mobilisés pour elle lors de la primaire organisée au sein du PS en 2006. Vincent Peillon, son bras droit, s'explique :

 

À qui est destiné ce nouveau site Internet ?

 

Vincent Peillon : D'abord à l'ensemble des militants qui veulent entrer dans le débat. Nous voulons éviter que les contributions soient rédigées par quelques-uns au sommet. Nous souhaitons aussi que les adhérents du PS puissent échanger avec des militants syndicaux ou associatifs ou avec des intellectuels afin que ce grand débat politique soit aussi en lien avec la société. Il faut sortir de l'hypocrisie qui consiste à dire que le débat n'a pas commencé : tous les jours, on apprend qu'un tel a déjeuné avec un tel ou que des rapprochements sont en cours. Si on n'avait pas lancé cette initiative, les contributions n'auraient donc pas été écrites ensemble, elles seraient tombées du haut et il n'y aurait pas eu débat.

 

N'y a-t-il pas un risque de confusion avec le site Désirs d'avenir ?

 

Non. Les personnalités qui sont à l'origine de cette initiative, comme François Rebsamen, Michel Sapin, le premier fédéral du Nord, Gilles Pargnaud, ou moi-même, ne sont pas à Désirs d'avenir. C'est une démarche interne au parti et ouverte à tous les militants et au-delà des militants.

 

Est-ce qu'un congrès utile doit être forcément serein ?

 

Oui. Car un congrès serein ne veut pas dire qu'on ne tranche pas les débats. Nous ne voulons pas de l'hystérie des congrès qui consiste à dire des choses désagréables sur les camarades dès qu'ils s'expriment, à rechercher des combinaisons savantes, à faire sa propre autopromotion dans les médias. On utilise en permanence le souvenir du congrès de Rennes, en 1990, pour éviter tous les débats. Notre principal souci, et peut-être notre crainte, c'est que les débats n'aient pas lieu ou qu'il y ait des faux débats. Ségolène Royal a la conviction que la seule capacité de rassembler ce parti, ce sera sur le projet et sur les idées.

 

Laurent Fabius estime qu'il vaut mieux s'intéresser aux réponses des dirigeants plutôt qu'à leurs interrogations...

 

Si on pose toujours les mêmes questions, ou si on apporte les réponses avant même que les questions soient posées, on donne une formidable impression de répétition et de lassitude par rapport à la vie politique. Mais quand on apporte des réponses, il faut essayer de ne pas changer d'avis tous les trois ans.

 

Avez-vous une préférence pour le choix de la ville qui accueillera le congrès ?

 

Que ce soient les questions de lieu, de calendrier, de courants, tout cela nous semble secondaire. Ces questions ont occupé tellement de place ces dernières semaines que nous voulons maintenant que le débat ait lieu sur les questions de fond.

 

Propos recueillis par Philippe MARTINAT

 

 

 

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