Le coût global du départ de M. Gautier-Sauvagnac est désormais estimé à 2,6 millions d'euros

Publié le par désirs d'avenir Somme 80

Le président de l'UIMM, Frédéric Saint-Geours, veut élaborer des règles " plus transparentes et plus démocratiques ". VERNIER/JBVNEWS
L'UIMM, qui commence à lever le secret sur ses comptes, veut renégocier les indemnités de son ancien délégué général. En 2007, trois entreprises adhérentes ont bénéficié de la caisse " antigrève "




Est-ce le début du grand nettoyage ? Trois mois après son élection à la présidence de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), le 20 décembre 2007, Frédéric Saint-Geours a engagé l'opération de " rénovation " et de " transparence " de cette structure patronale mise en cause après la révélation de pratiques financières suspectes. A l'issue des Etats généraux et de leur convention, mercredi 19 et jeudi 20 mars, les dirigeants de la principale fédération du Medef ont ouvert une partie des tiroirs et épluché les livres de comptes. Et apparemment, tous les secrets ne sont pas encore levés.

L'UIMM a disposé, en 2007, d'un budget de 26 millions d'euros, alimenté par 14 millions de cotisations, qui a enregistré un déficit de 8 millions d'euros. Ce résultat " exceptionnel " inclut la prise en charge de toutes les conséquences du scandale provoqué par la découverte d'opérations suspectes de retraits d'argent en liquide dans la fédération et la mise en cause de ses dirigeants. En premier lieu, les conditions de départ de Denis Gautier-Sauvagnac, ancien président et délégué général, sont beaucoup plus élevées que prévu.

Outre une indemnité exceptionnelle d'éviction de 1,5 million d'euros, ce dernier a bénéficié d'un préavis de douze mois, d'une indemnité de mise à la retraite " obligatoire " de 300 000 euros - trois mois avant ses 65 ans - et, comme une dizaine de collaborateurs de l'UIMM, d'une " retraite chapeau " complémentaire de 50 000 euros par an. Avec les charges sociales et fiscales, le coût global du départ de M. Gautier-Sauvagnac dépasse 2,6 millions d'euros. Un montant que M. Saint-Geours s'est engagé à renégocier.

Une partie du voile a aussi été levée sur les réserves financières de la fédération, alimentées pour l'essentiel par la caisse " d'entraide professionnelle " (Epim) créée depuis 1972 pour faire face " aux risques de conflits sociaux ". Selon M. Jean-Jacques Leguay, trésorier de l'UIMM, ces réserves sont évaluées à 332,5 millions d'euros en " valeur comptable d'origine ", en réalité à 600 millions d'euros de valeur de marché. En 2007, 153 entreprises ont continué à alimenter l'Epim pour 675 000 euros de cotisations. Trois d'entre elles ont bénéficié de 574 000 euros de " dédommagements " à la suite de conflits.

 

OPÉRATION VÉRITÉ

 

Avant d'éclaircir le fonctionnement de cette " caisse d'entraide ", les dirigeants de l'UIMM ont décidé de geler une bonne partie de ces fonds. Cette opération vérité est loin d'être achevée. Il reste à examiner la constitution du patrimoine immobilier et les filiales satellites de la fédération.

Avant l'assemblée générale prévue le 19 avril, suivie du renouvellement du bureau, le président de la fédération de la métallurgie devrait poursuivre l'élaboration de nouvelles règles de fonctionnement " plus transparentes et plus démocratiques ", a assuré M. Saint-Geours. D'ici là, il lui faudra aussi régler le contentieux avec Laurence Parisot, la présidente du Medef, concernant l'attribution des mandats de représentation. Et en particulier, celui de la présidence de l'Unedic, à laquelle la fédération de la métallurgie reste particulièrement attachée.

Michel Delberghe

© Le Monde
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