" Le Parti socialiste a besoin d'un leadership fort " Vincent PEILLON
Et peut-on croire sincèrement qu'on pourra trancher les débats qui doivent l'être, faire respecter la discipline nécessaire, conduire les réformes d'organisation, préparer un projet, mettre en oeuvre une stratégie de rassemblement et s'opposer efficacement sans un leadership fort ? Construire ensemble un nouvel âge du socialisme sera la condition de nos victoires futures. Après cinq années de Sarkozy, le pays en aura bien besoin. Nicolas Sarkozy est lui-même le symptôme d'une crise, son exaspération. C'est la queue de comète d'une Ve République épuisée dont il accentue tous les travers. C'est donc à la gauche et singulièrement aux socialistes qu'il appartiendra de résoudre cette crise qui touche non seulement notre modèle social mais aussi notre modèle économique. Il faut à la fois en finir avec la préférence française pour les inégalités et avec nos faiblesses économiques. Comme aux moments clés de notre histoire, aux débuts de la IIIe République avec les premières lois sociales, après la seconde guerre mondiale avec le Conseil national de la Résistance, il faut poser des actes forts et fondateurs : investir dans la formation, la recherche, dans notre jeunesse, opérer une révolution fiscale, libérer les énergies, favoriser les PME, les services, l'économie solidaire, réformer les instruments de l'action publique, redéfinir la négociation sociale, les droits sociaux. Définir un New Deal à la française. C'est le sens plein qu'il faut donner à la VIe République. C'est plutôt bon signe ! Car cela signifie peut-être que cette majorité ne résultera plus de l'addition statique de petits bouts de courants, éternel réarrangement du passé qui immobilise le parti, mais sera le produit d'une dynamique nouvelle enfin tournée vers l'avenir et vers les Français. Propos recueillis par J.-M. N. © Le Monde |