S. Royal, très applaudie par un parterre de plus de 1000 personnes.

Publié le par désirs d'avenir Somme 80

PARIS, 19 jan 2008 (AFP) - Ségolène Royal a affirmé samedi à Paris que la gauche devait "déculpabiliser le droit à la réussite personnelle" et se préoccuper davantage "des classes moyennes". 

L'ex-candidate socialiste à l'élection présidentielle a souhaité dissiper "trois malentendus" entre la gauche et les Français, à la séance de clôture de trois jours de réflexion sur le thème "inégalités et justice sociale", organisées à la Maison de la chimie par l'Institut Edgar Quinet. 

SEGO-48.jpgSelon Mme Royal, très applaudie par un parterre de plus de 1000 personnes, "la lutte contre les inégalités ne se réduit pas à la lutte contre l'exclusion, elle doit aussi englober les classes moyennes" que le discours de la gauche "a mises mal à l'aise". 

La présidente de Poitou-Charentes a souhaité que la gauche insiste sur le besoin de "faire repartir l'ascenseur social, en faisant bien comprendre aux catégories moyennes que la gauche s'adresse à elles". 

Deuxième malentendu à lever, "la lutte contre les inégalités n'est pas une remise en cause du droit à la réussite individuelle". Selon Mme Royal au contraire, "la mission de la gauche est d'universaliser le droit à la réussite personnelle". "La gauche doit non seulement le permettre, mais le déculpabiliser et même l'encourager" car son objectif "n'est pas le nivellement mais l'épanouissement de la personne". 

Enfin, il faut combattre l'idée que la justice sociale serait "un frein à la création de richesses". C'est à l'inverse "un facteur de croissance (...), le synonyme de l'esprit d'entreprendre et du goût du risque".
Pour la responsable socialiste, il faut "repenser la question des inégalités de façon un peu provocatrice". "Ce n'est pas renoncer à nos racines", a-t-elle dit, citant Jean Jaurès. 

Organisateur de ces journées, l'eurodéputé Vincent Peillon, proche de Mme Royal, avait réuni à la tribune, outre l'ex-candidate, François Rebsamen, n° 2 du Parti socialiste, les strauss-kahniens Pierre Moscovici et Marisol Touraine, les députés Gaëtan Gorce ("rénovateur") et André Vallini (proche de François Hollande). 

Estimant qu'on assistait aujourd'hui au développement d'"une forte demande de promotion individuelle" et même de "montée de l'individualisme", M. Moscovici a appelé les socialistes à ne pas être "conservateurs", en critiquant "une forme d'immobilité sociale". 

M. Gorce a préconisé "un audit" de "toutes les politiques de redistribution et de solidarité" et "une réforme en profondeur des services publics et de la protection sociale" pour qu'ils "répondent aux objectifs qui leur ont été assignés". Comme il faut "stabiliser les prélèvements obligatoires" alors que "les besoins sociaux augmentent", "nous serons amenés à faire des choix". 

Selon Mme Touraine, "l'une des principales erreurs de la gauche a été de laisser la droite préempter ce beau mot de responsabilité". 

M. Peillon a exhorté la gauche à "retrouver la tradition perdue et oubliée du socialisme français" qui est "l'héritier du libéralisme, au sens politique du terme, et le meilleur accomplissement du libéralisme". 

Pour en finir avec "les discriminations négatives" engendrées selon lui par des politiques redistributives non discriminantes, il a prôné "des politiques différenciées selon la situation des uns et des autres". 

M. Peillon a invité M. Moscovici à rejoindre le combat pour la rénovation du PS. "Il faudra que Pierre soit des nôtres", a-t-il dit.

photo Jacques Felix DA 76
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