Absurdités et injustices par Michel Françaix

Dimanche, au gymnase de Chambly (60) vous avez été nombreux à venir à mes voeux.
Je vous en remercie. Certains d’entre vous m’ont demandé le texte de mon discours : Vous pouvez vous le procurer en envoyant un mail à ilham.alet@ville- chambly.fr. Et je commencerai ici 2008, en dénonçant quelques absurdités de notre société, absurdités que je vais combattre.

Absurdité de cette société qui d’un coté renvoie dans leur pays d’origine, manu –militari, des adultes venus en France chercher la paix, et qui de l’autre coté comme l’a fait l’Arche de Zoé tente d’arracher des enfants à leur pays d’origine. Absurdité qui veut que les adultes soient indésirables, et les enfants trop désirés ? Mais dans ce Monde libéral, où tout est marchandise, l’enfant orphelin est devenu, j’ose à peine le dire, une cible de marketing qui se vend bien. Attention aux fausses bonnes idées, Monsieur Kouchner ! Elles sont, je le sais populaires, mais, la politique du droit d’ingérence humanitaire poussée à l’extrême, est un fiasco humanitaire, un fiasco diplomatique et un fiasco judiciaire.

Absurdité de cette société Française qui nous dit, tout à la fois que les enfants ne doivent plus aller à l’école le samedi pour rester en famille, quitte à avoir des semaines d’une cadence insoutenable et qui dans le même temps demande à leurs parents de travailler le dimanche.

Absurdité de cette société qui a poussé les élus locaux à effectuer des investissements importants, pour créer des maisons de l’emploi ou de solidarité de proximité (comme à Méru et Chambly) pour finalement semble-il tout recentrer sur l’ANPE. Ainsi, même les maisons de l’emploi vont être au chômage.

Absurdité de cette société qui nous incite à créer des maisons du droit comme à Creil ou Méru (oui ! j’applaudissais des deux mains à cette justice qui remettait en cause son fonctionnement traditionnel en sortant des palais et en se rapprochant des citoyens) et qui maintenant par la voix de Rachida Dati décide la suppression de 150 tribunaux, en vue d’économie aléatoire.

Absurdité d’un président de la république qui clame à grands fracas, 2008 l’année Alzheimer, ce qui n’empêche pas son ministre de la Santé de m’écrire, écoutez bien cela vaut de l’or, «bien que l’agrandissement de la maison de retraite « Louise Michel » à Chambly soit prioritaire et que ce soit un dossier exemplaire dans le programme d’accompagnement des handicapes et de la perte d’autonomie, le financement n’est pas disponible aujourd’hui dans le cadre du budget de l’assurance maladie et du plan solidarité grand âge ( 850 millions d’euros).

Absurdité de cette société où les phénomènes de précarité et d’exclusion touchent un nombre de plus en plus grand de personnes dans notre pays alors que globalement la France n’a jamais été aussi riche !

Attention, car derrière la sècheresse des chiffres se cache la misère ! Et pourtant, 350.000 personnes dorment dans la rue dont 100.000 personnes ont un travail si ça, ce n’est pas absurde ! Décidément, les saines colères de l’abbé Pierre nous manquent.

Et pourtant 4% d’anciens touchent pour tout revenu 400 euros de minimum vieillesse (on leur avait promis 15% de hausse de retraite, ils ont eu moins de 1,5. Tout le monde peut se tromper d’une virgule). Cerise sur le gâteau le gouvernement avait prévu de leur faire payer la redevance télé, soit 115 euros, pour la première fois cette année. J’ai obtenu, en bataillant toute une nuit à l’assemblée nationale avec Patrick Bloche, à ce que cette disposition soit annulée. (Finalement, cela peut servir d’avoir un député d’opposition).

N’oubliez jamais, messieurs du gouvernement, que la retraite, c’est le seul héritage de ceux qui n’ont pas d’héritage.

Je le répète, nous sommes un pays riche, et pourtant, 10% des ménages ont des ressources inférieures à 750 euros par mois et sont sous le seuil de pauvreté.

Oui l’absurdité règne en France et elle a un autre nom : l’injustice !

La courbe du pouvoir d’achat est aussi plate qu’un discours de notre premier ministre.

Je crois que nous ne devons plus regarder l’air absent, ceux qui souffrent.

Comme disait François Mitterrand 
"Le sentiment d’injustice ne suffit pas pour vaincre l’injustice" 
et je rajouterai avec Albert Camus :
"J’ai compris qu’il ne suffisait pas de dénoncer l’injustice, il fallait donner sa vie  pour la combattre"


 Michel Françaix, Député PS de l'Oise, Maire de Chambly



http://www.michelfrancaix.fr/